L’intégration à la québécoise : pour une meilleure définition et un renforcement démocratique
Le MNQ est particulièrement fier de vous présenter sa position à cette Commission. Notre expertise en la matière est bien établie et c’est depuis fort longtemps que le MNQ propose une vision de l’intégration comme un processus impliquant l’ensemble de la société québécoise.
En concordance avec le mandat de la Commission, ce mémoire porte sur l’intégration des immigrants en général. Cependant, il accorde une attention toute particulière à la question des accommodements raisonnables reliés aux pratiques religieuses. Par conséquent, nous définissons d’abord ce qu’est l’intégration « à la québécoise ». Puis, dans un deuxième temps, nous expliquons comment il est possible de renforcer l’intégration à la québécoise, notamment eu égard à la laïcité.
- DÉFINIR L’INTÉGRATION À LA QUÉBÉCOISE : Dans un débat aussi complexe que celui entourant l’immigration et les accommodements raisonnables, il importe de définir certains termes de base. C’est pourquoi la présente partie vise à définir l’intégration, plus particulièrement l’intégration à la québécoise, et de voir ce qu’elle signifie en matière de religion, autant pour la société d’accueil que pour les immigrants.
A. L’intégration : un concept en tension
S’il y a un point sur lequel tout le monde s’entend, c’est bien celui de l’objectif d’intégrer les immigrants. En effet, tant les leaders des communautés culturelles que les politiciens, tous partis confondus, sont d’accord pour dire que l’intégration des immigrants est l’objectif que doit atteindre la nation québécoise. Cependant, au-delà de la bonne volonté, il demeure difficile pour certains de définir le concept d’intégration. Et pour cause : il existe une multitude de définitions possibles de l’intégration.
Nous en choisissons deux qui nous permettront de schématiser en présentant deux visions différentes de l’intégration. La première, qui nous vient de la Commission de terminologie et de néologie du domaine social, un organisme français, définit ainsi l’intégration : « […] processus, inscrit dans la durée […] celui d’une participation effective de l’ensemble des personnes appelées à vivre en France à la construction d’une société rassemblée dans le respect de valeurs partagées (liberté des personnes, laïcité de la vie publique, solidarité), telles qu’elles s’expriment dans des droits égaux et des devoirs communs ». À l’opposé, la deuxième définition nous vient du Canada, plus précisément de Marie McAndrew, et se lit comme suit : « Dans la foulée de l’Acte du Multiculturalisme de 1988, l’intégration doit être considérée comme un processus d’adaptation réciproque dont l’objectif est la pleine et active participation de tous à la vie sociale, culturelle, économique et politique du Canada.»