Mémoire présenté à la commission spéciale sur la loi électorale : ouvrir notre régime politique à la pluralité des voix.

La démocratie québécoise, l’une des plus anciennes parmi les pays industrialisés, est fortement enracinée dans nos traditions. Depuis plus de deux siècles, les citoyennes et les citoyens du Québec lui ont démontré leur attachement en participant massivement aux consultations auxquelles ils étaient conviés.

Parce qu’elles nous ont toujours semblé étroitement liées à notre destin, nous sommes demeurés exigeants envers nos institutions démocratiques. Ne pouvant compter sur des forces extérieures à nous-mêmes, l’exercice de notre citoyenneté s’est affirmée comme étant la voie à suivre pour notre affranchissement collectif. Par les mesures originales que nous avons adoptées, concernant le financement des partis et les consultations populaires notamment, nous avons même parfois réussi à créer des modèles qui ont inspiré d’autres démocraties dans le monde.

La participation des Québécoises et des Québécois à l’élection de leur gouvernement national n’a pas fléchi de façon significative au cours des dernières années, alors qu’on observe un niveau nettement à la baisse lors des élections du gouvernement fédéral. Il faut d’ailleurs remarquer que les électeurs du Québec demeurent, malgré cette baisse, parmi les plus nombreux au Canada à participer à ces élections. Cette forte participation aux consultations électorales, dont l’exemple du référendum de 1995 a été particulièrement éloquent, témoigne des aspirations élevées de notre peuple envers le processus démocratique lié à sa gouverne.

 Nous devons cependant admettre que l’esprit de réforme, qui animait nos élus lors de la création du poste de ministre d’État à la Réforme électorale et parlementaire à la fin des années 1970, s’est dispersé. Les aléas de la vie politique ont retardé la modernisation de nos institutions qui doivent, elles, être pensées pour de longs termes sans égard aux considérations strictement partisanes. Nous pensons que la conjoncture actuelle permet d’envisager sérieusement des réformes que les partis représentés au parlement en ce moment affirment tous souhaiter. C’est pourquoi la démarche entreprise par le gouvernement nous apparaît pertinente. Elle est une occasion de redonner de la crédibilité à la politique et aux institutions ; de les ouvrir à l’élan créateur de la société civile ; de définir une nouvelle éthique politique qui soit au service des citoyennes et des citoyens.

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