Projet de loi 62 : Mémoire présenté aux auditions publiques de la Commission des institutions

Depuis sa fondation, le MNQ a joué un rôle majeur dans les grands débats portant sur l’identité québécoise. Il a initié plusieurs de ces débats et il en a accompagné tout autant, en demeurant fidèle à un principe fondamental : le Québec d’abord. Le peuple québécois est une réalité historique et identitaire à part entière : ce n’est pas un morceau de la nation canadienne. Le MNQ en est par ailleurs venu à une conclusion importante : le Québec devrait décider seul de son destin, il devrait être maître chez lui. Pour le MNQ, l’indépendance politique est une nécessité vitale pour le Québec.

La question de l’encadrement politique des signes religieux ne date pas d’hier. Elle est intimement liée aujourd’hui à la question de la laïcité, elle-même connectée à celle de l’héritage de la Révolution tranquille. La société québécoise cherche des balises, elle tâtonne, elle avance, elle recule, mais elle est en mouvement. Manifestement, cette question ne laisse pas les Québécois indifférents : le grand débat amorcé avec la crise des accommodements raisonnables en 2006-2008, qui s’est poursuivi dans les échanges autour de la Charte des valeurs en arrive ici à une autre étape avec le projet de loi 62 : celui de sa traduction dans un cadre politique.

Il faut, pour bien comprendre les questions comme la laïcité, l’encadrement des signes religieux ostentatoires ou l’égalité entre les hommes et les femmes, les inscrire dans une perspective globale, d’autant qu’elles se posent dans chaque pays occidental, à l’heure de la crise du multiculturalisme. Aucun n’échappe à la nécessité de raffermir ses grands repères en les explicitant. Spontanément, la population lie ces enjeux entre eux, et elle a raison de le faire. C’est entre autres pour cela que le MNQ entend situer son intervention dans un contexte plus large : celui de la réaffirmation identitaire québécoise.

Et c’est pour cela que nous tenons à dire dès maintenant que ce projet de loi est très inférieur aux attentes de la société québécoise et témoigne à nos yeux d’un inquiétant laxisme en matière identitaire. C’est un peu comme si le gouvernement ne prenait pas au sérieux la question identitaire, qu’il entendait la réduire à sa part minimale pour la vider de tout contenu, de toute substance. Quelle que soit la forme finale que prendra le projet de loi 62, on peut être certain qu’il ne parviendra pas à clore le débat sur l’identité.

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